FNC jour 8 :
des ombres à la pureté
Jeudi 12 octobre au FNC : c’est un peu le dernier droit alors que l’ultime week-end de projections s’annonce, et que les films de la compétition se raréfient. Ce fut aussi pour moi une journée mi-figue mi-raisin avec deux propositions aux antipodes, malheureusement inégalement réussies.
Sweet Virginia
de Jamie M. Dagg



Commençons par le meilleur. Sweet Virginia n’est pas qu’une chanson des Rolling Stones, mais aussi le second film du newcomer canadien Jamie M. Dagg après le remarqué River. Ce thriller néo-noir se déroule dans une petite ville de l’Alaska, décor pittoresque, vaguement inquiétant aussi, sorte de zone franche sans foi ni loi. Après avoir accroché ses gants de champion de rodéo, le barbu et taciturne Sam y est devenu gérant de motel. Sa paix d’esprit sera bouleversée par la croisade sanglante d’un tueur à gages venu effectuer un « contrat ». Problème : celle qui a commandité le carnage n’a plus les moyens de payer… Avec sa lumière terreuse et sa tension contemplative, Sweet Virginia ne renouvelle peut-être pas le genre entier du polar, mais lui insuffle une touche de noire beauté. Dans ce film où la nuit est presque permanente, ce sont surtout les acteurs qui brillent. Ils sont tous remarquables, Jon Bernthal (Sam) tout d’abord, mais surtout Christopher Abbott, qui compose un mémorable portrait de psychopathe marmoréen.
Holy Air
de Shady Srour



Le tout s’est quelque peu gâté avec une vraie déception, Holy Air de l’Israélien Shady Srour. Sur le papier, cette comédie avait tout pour séduire : un décor évocateur et explosif, et un sujet (la marchandisation de la religion) qui l’est tout autant. À Nazareth, Adam, entrepreneur à la petite semaine, a l’idée du siècle et prévoit faire fortune en vendant de l’« air sacré » du mont du Précipice dans de jolies petites bouteilles de verre coloré. Mais sa femme Lamia, sexologue (!) et la mafia du coin ne l’entendent pas ce cette oreille. L’effort du réalisateur pour concocter des situations et des plans farfelus ne convainc pas plus que le ton du film, trop léger ou alors pas assez. Mal construit, mal rythmé et surtout très peu drôle, Holy Air rate sa cible et laisse de marbre. Pour rire aux éclats, il fallait plutôt voir The Square.
Sweet Virginia était à l’affiche du FNC une seconde fois ce vendredi 13 octobre à 16h45 au Quartier Latin.
Holy Air était présenté dans le cadre de la compétition internationale du festival.