FNC jour 6 :
western roumain
Dogs
de Bogdan Mirică



Petite journée au FNC hier : un seul film, des vacances! Et un film roumain qui plus est, l’un de mes cinémas européens préférés depuis une dizaine d’années. Sieranevada de Cristi Puiu m’attend d’ailleurs jeudi, et je déplore l’absence de Baccalauréat de Cristian Mungiu que j’aurai tellement aimé voir. Mais en lieu et place des valeurs sûres, découvrons les nouveaux visages du cinéma roumain. Dogs est le premier film de Bogdan Mirică, présenté avec succès au dernier Festival de Cannes dans la section Un certain regard. Un premier film, et un western! Un western extrêmement maîtrisé, coupé au cordeau, qui n’augmentera peut-être pas les statistiques du tourisme rural du pays, mais qui provoque de très beaux moments de cinéma.
Roman débarque de la ville dans un trou perdu, une campagne sèche et écrasée de soleil. Il vient d’hériter des centaines d’hectares de terres de son grand-père, laissées volontairement en jachère car « là où il n’y a personne, tu fais ce que tu veux ». Il appert rapidement que le vieil Alecu gérait toutes sortes de trafics et que ses hommes n’ont pas du tout l’intention de changer leurs habitudes. Bien loin de cette réalité, Roman veut vendre. Mais son ami de Bucarest, venu l’aider, disparaît. On retrouve un pied humain dans l’étang…
La mafia plus forte que la Securitate! Dogs fait le portrait d’un lieu sans foi ni loi où même les communistes n’ont pas osé installer leurs fermes collectives. Tous les codes du western sont là, provoquant effroi et jubilation : le pied-tendre, le justicier, la « frontière », les fusils et les règlements de compte, jusqu’au duel final. Le plus beau personnage est sans contredit celui du chef de la police du coin — oserai-je dire du shérif? Il est vieux, il supporte le brigandage depuis des décennies, mais il est malade, il n’a rien à perdre, et il en a marre. Ça va saigner. Et dans cette sombre histoire, beaucoup d’humour noir, évidemment, esprit roumain oblige… une très belle surprise.
Dogs sera projeté de noveau demain, le jeudi 13 octobre à 14h30, au Quartier Latin.